Les technologies qui changeront vos vies en 2016, ou en 2017, ou peut-être en 2019
Maintenant que les vacances sont finies, que les cadeaux poches sont retournés au magasin et que la tourtière sera presque digérée d’ici 2 à 4 semaines, voici quelques nouveautés techno qui risquent de faire la manchette d’ici le prochain réveillon – si on est chanceux.
À chaque début d’année, il est de bon ton d’essayer de deviner ce qui nous attend au cours de la prochaine révolution de la Terre autour du Soleil. Exercice périlleux s’il en est un, surtout en matière de science et de technologie; rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps un peu tout le monde nous prédisait un avenir radieux pour la télé en 3D.
Voici donc quelques technologies qui pourraient faire parler d’elles en 2016, et quelques autres qui ne sont peut-être pas assez mûres pour que vous puissiez les demander au Père Noël l’automne prochain mais qui pourraient faire des vagues un de ces jours.
La domotique télévisuelle
Voici peut-être l’application qui fera du soi-disant «téléviseur intelligent» un peu plus qu’une machine à Netflix de bas de gamme.
Samsung a récemment annoncé que tous ses téléviseurs 4K SUHD seront compatibles avec la technologie SmartThings, que l’entreprise a achetée en 2015. Cette technologie permet de contrôler quelque 200 appareils, dont des caméras de surveillance, des systèmes d’éclairage, des chaînes audio, etc. Un téléviseur SUHD pourra donc manipuler l’environnement de votre cinéma maison, ajuster votre chauffage et vérifier qui sonne à la porte en communiquant avec vos autres appareils par l’intermédiaire de votre réseau domestique.
Potentiel pour 2016 : Élevé. LG a déjà annoncé une initiative semblable et il ne serait pas surprenant que d’autres manufacturiers de téléviseurs fassent de même au CES de Las Vegas, cette semaine.
Google Fi
Voici un projet qui pourrait révolutionner les pratiques d’affaires dans le domaine de la téléphonie mobile.
Une nouvelle génération de cartes SIM développées pour Google par une compagnie allemande permet de passer instantanément d’un réseau cellulaire à un autre, ou même à un réseau Wi-Fi, de manière transparente pour l’utilisateur. Vous arrivez à la maison pendant que vous effectuez un appel? La puce se connecte à votre routeur et vous ne payez plus de minutes. Le réseau de votre fournisseur habituel n’est pas très solide sur la route qui vous mène au chalet? Pas de problème, votre téléphone se connecte à un autre réseau tout seul, quitte à l’abandonner pour un troisième si jamais le traffic devenait trop intense.
Vous pourriez payer votre facture à Google qui se chargerait de distribuer les sommes dues à Rogers, Vidéotron ou Telus en fonction du temps que vous auriez passé sur leurs réseaux.
Évidemment, un service comme Project Fi changerait fondamentalement la relation d’affaires entre le propriétaire d’un téléphone intelligent et les opérateurs de réseaux. Vous pourriez, par exemple, payer votre facture mensuelle à Google, qui se chargerait de distribuer les sommes dues à Rogers, Vidéotron ou Telus en fonction du temps que vous auriez passé sur leurs réseaux.
On peut même assez facilement imaginer qu’une carte SIM de type Google Fi puisse négocier sa connexion à un réseau donné en temps réel, en fonction des tarifs exigés par les fournisseurs à une heure spécifique de la journée, et profiter de rabais instantanés lorsqu’un fournisseur agressif acceptera de réduire ses prix pendant quelques minutes pour rentabiliser une bande passante momentanément sous-utilisée. À ce moment, l’accès Internet mobile deviendra véritablement une marchandise indifférenciée, comme l’essence ou le blé.
Potentiel pour 2016 : Modeste mais à surveiller de très près. Si quelqu’un possède assez d’influence pour forcer les fournisseurs à soutenir une telle initiative, c’est bien Google.
Les microprocesseurs photoniques
Une équipe de chercheurs de l’Université du Colorado, du MIT et de l’Université de Californie à Berkeley a récemment annoncé qu’elle était parvenue à fabriquer un microprocesseur qui transmet de l’information sous forme de lumière plutôt que sous forme d’électrons.
Le processeur en question contient seulement 70 millions de transistors, comparativement à des milliards pour les puces commerciales actuelles, mais il renferme toutes les composantes d’un système informatique moderne.
Mieux : il peut être fabriqué avec les méthodes industrielles courantes, et il consomme surtout beaucoup moins d’énergie que les processeurs électroniques ordinaires. Or, la consommation d’énergie et les problèmes de dissipation de chaleur qui en découlent constituent l’un des facteurs qui limitent la puissance des ordinateurs. À terme, un processeur photonique pourrait donc être 10 à 50 fois plus rapide qu’un équivalent électronique.
Potentiel pour 2016 : Faible, mais ne soyez pas surpris s’il y a un processeur photonique dans votre iPhone 9.
Les fusées réutilisables
En décembre dernier, le premier étage d’une fusée Falcon 9 de la compagnie SpaceX (celle d’Elon Musk) est revenu se poser tout doucement au sol, en parfait état de marche, pendant que le second étage lançait onze satellites de communication en orbite. Blue Origin, la compagnie de Jeff Bezos, avait complété un vol de test similaire mais plus limité quelques semaines plus tôt.
L’intérêt de ce genre de projet? Rendre l’accès à l’espace moins coûteux. Beaucoup moins coûteux. Pour la science, pour les télécommunications, et un de ces jours aussi pour le tourisme orbital.
Potentiel pour 2016 : Modéré; mais d’ici 2 ou 3 ans, ça pourrait être énorme.
La régénération de la rétine
La rétine est la membrane située au fond de l’œil dans laquelle on retrouve les cellules photoréceptrices (appelées «cônes» et «bâtonnets») responsables de la vision. Certaines maladies dégénératives, comme la rétinite pigmentaire et la dégénérescence maculaire, entraînent la destruction de ces cellules, la perte progressive de la vision, et potentiellement la cécité. Des millions de personnes dans le monde en souffrent; c’est d’ailleurs mon cas. Et jusqu’ici, il n’existe aucun traitement, puisque les cellules photoréceptrices sont des neurones et que régénérer des neurones ou en fabriquer des versions artificielles est immensément complexe.
Or, des chercheurs japonais ont récemment annoncé qu’ils étaient parvenus à produire du tissu rétinien à partir de cellules souches, à implanter ce tissu dans les yeux de singes atteints de rétinite pigmentaire, et à mesurer une amélioration significative de la vision de deux de ces animaux quelques semaines après l’intervention. Ce qui signifie non seulement que le tissu produit en laboratoire fonctionne, mais aussi qu’il a établi des connexions avec le nerf optique et le reste du système visuel des animaux atteints. Une percée scientifique spectaculaire.
Potentiel pour 2016 : Nul; il reste encore des années de tests avant que l’on puisse espérer développer un protocole clinique chez l’humain. Mais ça fait quand même du bien à lire!
Commentaires
Enregistrer un commentaire